Kareen Wilchen

Ratures parisiennes, c'est une collection de 9 cartes postales de la ville de Paris présentées dans une petite boite noire. C'est aussi un livre accordéon.

Ce sont des photographies argentiques prises en 2001 quand je découvrais Paris avec des yeux avides de touristes. À ce moment, je croyais capter des souvenir d'une ville qui m'était étrangère. J'ai fait des centaines des photographies à une époque où la pratique photographique était en train de changer.

La plupart d'entre elles, une fois développées, étaient plutôt décevantes. Elles ont finis toutes dans une boite cachée dans un coin de la bibliothèque de mon appartement parisien. Ce voyage touristique - que j'avais obsessionnellement photographié pour ne pas oublier aucun détail  - était devenu le commencement de ma vie, ici, à Paris. 

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Dix années après, j'ai retrouvé cette boite. Des photos inintéressantes. Ratées. Je n'arrivais pas à les jeter, je tentais de les classer, les trier et peut-être en sauver certaines. Dans mon oreille, des photographies ratées sont devenues, par un glissement de r mal prononcé, des photographies gratées. 

Un geste plastique présent dans ma pratique picturale. Un geste qui lacère, gratte, cherche les couches enfouies, oubliées, cachées comme  celui qui creuse dans la matière de la mémoire. C'est ainsi que ces cartes sont devenues des souvenirs de ma pratique picturale de ces dix dernières années de vie où j'étais devenue parisienne.